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Kongo River-Kenya

Votre serviteur

Votre serviteur

 

        Rajab        Serviteur, serviteur! Enfin faut pas pousser non plus!

             Sans faire une bio, mais comme nous devons passer quelques secondes de vie communes, il me faut vous dire qu'on ne me nomme pas comme je m'appelle. De Martial en France où je suis né, je deviens Rajab au Kenya où je vis depuis plus de 8 ans. Comment appeler "déboires" ce qui m'a encouragé  à partir, quand c'est plutôt le "boire" qui me poussa vers la sortie du territoire! 

             Voilà un peu moins d'un demi-siècle que je ne faisais que transformer des jours obscurs en lendemains hypothétiques, aboutissant dans la musique tout d'abord, mon métier. Ne croyez pas que le fait de se retrouver dans Ravel dos au public et face à un orchestre suffit au bonheur. L'alcool et le reste ensuite, mon bourbier. N'imaginez pas que l'alcoolisme procure une addiction au plaisir et est capable de résoudre des problèmes. Ma famille bien sûr, disloquée. Ce qui n'arrange pas l'état d'hypersensibilité de l' individu que je suis. Et le VHC pour finir, mon couperet. Et son lot de traitements, protocoles, et autres cohortes qui n'éviteront ni carcinomes ni cancer. Alors à quoi bon tenter de retaper une maison aux fondations sapées par un si lourd passé. C'est la rencontre avec la pensée stoïcienne qui me fera entrevoir l'issue de cette détresse. Que dit-elle en l'occurence? "Le bonheur ne consiste pas à acquérir ni à jouir, mais à ne rien désirer, car il consiste à être libre". Mais aussi "N'essaie pas que ce qui arrive arrive comme tu veux, mais veux ce qui arrive comme il arrive, et tu couleras des jours heureux." 

            Construire une autre chose, ailleurs donc. Parce que je considère que le plus beau voyage est celui qu'on a pas encore fait, je décidai de partir découvrir une autre culture, un autre pays sur un autre continent où même la langue française ne serait pas pratiquée, et de faire de mes faiblesses une force de résistance. Ce sera l'est kenyan. A de longs séjours là bas succèdent de brefs retours sanitaires en France, pas toujours métropolitaine d'ailleurs. Mais la maladie gagne du terrain. Il faut que je me pose. Difficile. Enfin mars 2014. Le foie commence à rendre l'âme. Définitivement. En juillet je sens bien que le temps ne se compte plus qu'en mois... trois, quatre peut-être. Le corps médical aussi apparemment. Je commence un tout nouveau traitement anti-viral.

             22 juillet 2014. 9 h. Un coup de téléphone du centre de transplantation au CHU de Strasbourg va changer la donne. 4 heures après  j'arrive au CHU sous escorte! 10 h s'écoulent et je sors du bloc avec un nouvel organe: Je viens d'être greffé. 16 jours plus tard je suis dehors. Le virus de l'hépatite C n'est plus détectable. 

             Je prépare donc un nouveau départ. Pour là bas, chez moi. Ça doit se faire pour cette fin d'année.

            Tout est changement, non pour ne plus être ce qui est, mais pour devenir ce qui n'est pas encore (Epictète).

 

             Mais avant de vous raconter le futur, laissez moi vous parler du passé. On y va. OK !

 

Je   crois   qu'on   appartient   aux   endroits   que l'on   aime

 Olivier de Kersauson

 

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